Le printemps est là, vive l'été!

Par Francis Joannette, B.gest., Adm.A., Pl. Fin.



Comme plusieurs Québécois, l’arrivée du printemps est synonyme de grand ménage et surtout d’entretien du terrain. En échange, le copropriétaire de condo lui est très heureux de payer ses contributions puisqu’elles lui permettent de sauver beaucoup de temps en déléguant l’entretien, les réparations et même le remplacement des parties communes.

mais qu'advient-il des parties communes dont il a l'usage exclusif et de sa partie privative?

En fait, en plus d’avoir l’obligation de maintenir ceux-ci dans un état de propreté, l’une des premières mesures importantes que tout bon copropriétaire devrait savoir-faire c’est de vérifier l’état des différentes composantes que lui seul a l’usage et d’aviser le conseil d’administration ou le gérant choisi, dès qu’il constate un changement ou un doute pour ce qui touche les parties communes à usage restreint.

parties communes à usage restreint

Bien qu’ils s’agissent d’espaces communs, un des éléments qu’il faut prendre en considération est que si l’on doit passer par l’unité pour y accéder, il s’agit probablement d’espace commun à usage restreint. Rappelons que le garage, le balcon, les portes-patio et les fenêtres de l’unité sont les éléments principaux des parties communes à usage restreint qui nécessitent le plus d’entretien, et donc qui font l’objet d’une surveillance régulière de la part des occupants de l’unité.

 

En effet, que ce soit pour se préparer ou tout au long de la saison des grillades, le tout commence souvent par un bon nettoyage de son balcon, de son barbecue, des portes-patios et des fenêtres de l’unité qu’il possède ou occupe. C’est donc l’occasion parfaite pour constater l’état de toute détérioration apparente, et d’aviser le conseil d’administration ou gérant choisi.

 

Ceux-ci pourront ainsi plus facilement obtenir une autorisation préalable pour faire une simple inspection visuelle, et s’il y a lieu, prendre les mesures qu’ils jugeront nécessaires à la conservation de l’immeuble et ainsi, éviter toute usure prématurée nécessitant une cotisation extraordinaire (spéciale).

qui est responsable

Dans la majorité des situations, avec de l’expérience et le bon jugement, la majorité des problèmes se règlent rapidement entre voisins, soit lorsqu’un adulte responsable explique poliment et simplement la situation à son voisin qui dans bien des cas ignorait qu’on l’entendait.

 

Par contre, à défaut d’initiative d’un copropriétaire, ou d’être en mesure de régler lui-même la situation, il faut savoir qu’en copropriété divise, le syndicat demeure responsable des dommages qui peuvent être causés aux copropriétaires ou au tiers par le vice de conception ou de construction ou le défaut d’entretiens des parties communes, sans préjudice de toutes actions récursoires.

 

En d’autres mots, si le syndicat est avisé d’une situation problématique qui découle d’un problème de construction ou de l’utilisation abusive d’une partie privative et qu’il a suffisamment d’information pour croire que celle-ci pourrait causer un préjudice, dans le doute raisonnable, il se doit d’agir, voir faire le nécessaire.

partie privative

Parmi de nombreux exemples, l’utilisation assidue et responsable de produit nettoyant pour nettoyer notamment la douche, les comptoirs ou les fenêtres entraînent normalement une usure et de possibles détériorations des nombreux scellants (joint silicone) pouvant ainsi causer des fuites d’eau ainsi que des problèmes liés à la moisissure s’ils ne sont pas remplacés par le copropriétaire. En copropriété, il est facile de comprendre que ce problème peut rapidement affecter plus d’une unité et ainsi, l’assurabilité de l’immeuble.

 

Notons également tous les appareils parfois obligatoire ou simplement ajouter selon vos besoins qui servent à améliorer notre confort. Bien que le manuel du propriétaire est conçu pour expliquer l’entretien nécessaire, telle une nouvelle télé, le nouveau propriétaire préfère souvent s’y référer qu’en cas de problèmes de fonctionnement, plus particulièrement pour la garantie.

 

SÈCHEUSE

Sans rentrer ici dans les statistiques de feu de sécheuse et des torts que ceux-ci causent chaque année, le nettoyage des charpies dans les conduits d’évacuation et du clapet est recommandé périodiquement. En plus d’éviter le risque mentionné ci-haut, celui-ci permet un meilleur temps de séchage et exige moins d’effort à l’appareil, prolongeant ainsi sa durée de vie utile et réduisant les coûts d’électricité.

 

LAVEUSE

Non conçues pour durer toute la vie, les boyaux de la laveuse devraient être vérifiés au moins une fois l’an et idéalement, les valves d’arrêt devraient être fermées après chaque utilisation. Notons ici que puisque les boyaux de caoutchouc standard risquent de gonfler et d’éclater et que les dégâts d’eau en copropriété mènent la vie dure aux assureurs, aux conseils d’administration et au gérant choisi, ceux-ci recommandent de plus en plus (et peuvent même l’exiger) le remplacement de ceux-ci par des boyaux renforcés d’acier tressé.

 

ÉCHANGEUR D'AIR

En rendant nos habitations plus écologiques et plus confortables, les nouvelles normes obligent maintenant les constructeurs à concevoir des unités d’habitation mieux isolées, mais surtout plus hermétiques. L’utilisation d’échangeur d’air est donc devenue obligatoire puisque vital afin de permettre à l’air vicié de sortir, de contrôler l’humidité ainsi que permettre à l’air frais d’entrée, tout particulièrement en saison froide.

 

Puisqu’il s’agit de l’air que l’on respire, une bonne utilisation est donc nécessaire. La majorité des appareils exigent au propriétaire de nettoyer le récupérateur de chaleur (lorsqu’il en est muni) au moins 2 fois par année, soit au même moment qu’il doit en changer les filtres à air.

 

Il est également nécessaire de faire nettoyer de façon périodique (3 à 5 ans) les conduits d’évacuation, le clapet d’évacuation et la prise d’air frais. Ceux-ci peuvent normalement être pris en charge par la même firme que pour le conduit de sécheuse. Après tout, il s’agit de l’air que l’on respire!

 

CLIMATISEUR MURAL

Bien que très populaire et malgré que la garantie du fabriquant l’exige, l’entretien de l’unité intérieur apparaît trop souvent comme non connu pour bon nombre d’utilisateur. Pourtant, rappelons qu’il est très facile d’avoir accès à ces informations par le manuel d’utilisation (papier ou même sur internet). Celui indique comment et quand le filtre à air et le filtre de refroidissement doivent être nettoyé. Rappelons que selon les modèles, un nettoyage aux 2 semaines peut être recommandé et ne nécessite qu’un aspirateur, de l’eau et du savon. Encore ici, il s’agit de l’air qu’on respire!

 

Bien que de plus en plus de Syndicats de copropriété connaissent l’importance et adoptent par règlement l’obligation d’obtenir un carnet d’entretien et une étude de fonds de prévoyance, tout comme les changements que peut apporter la météo exigent une révision de ceux-ci, tout copropriétaire devrait s’assurer de vérifier et de maintenir en bon état tous les divers installations et appareils dont il en a l’usage exclusif.

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Francis Joannette, B. Gest., Adm.A., Pl. Fin. 

Solutions Gestion Joannette 

Propriétaire, formateur et accompagnateur en Gestion de copropriété